Jeudi 13 octobre 20h30 Lycée agricole Aubenas
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Dans le cadre des rapports économiques et sociaux actuels, la révolution numérique
va engendrer une destruction massive d’emplois et de métiers qualifiés et
qui sera loin d’être compensée par la création de nouveaux emplois et métiers
hautement qualifiés. Paradoxalement les emplois les moins qualifiés seront rela-
vement épargnés, en particulier ceux concernant les « emplois à la personne ».
La révolution numérique tend à transférer sur les machines tout le travail codifiable
ou mécanisable, ne laissant aux êtres humains que ce qui relève de la créa-
vité propre à notre espèce.
Cependant, il ne faut pas commettre de contresens, il s’agit d’un mouvement qui
affecte et affectera l’emploi salarié marchand et non d’une dispartion du travail.
Le travail en réseau permet à la fois de mettre en oeuvre de manière inédite la
coopération de millions d’intelligences humaines sur un même projet et de développer
une concurrence sauvage presque complètement dérégulée.
Avec le numérique, le vieux capitalisme industriel tradionnel basé sur le modèle
du bien privatif, de la propriété privée, est en train d’agoniser face à un capitalisme
de la vente du droit d’usage.
Ainsi la révolution numérique pose frontalement la question du dépassement du
salariat, de la fin de la propriété privée y compris et surtout en termes de propriété
intellectuelle, et d’une démocratie complètement renouvelée.
Le potentiel émancipateur de la Révolution numérique
La Révolution numérique offre, à tout humain ayant une connexion internet, la
possibilité de participer à la résolution d’un problème petit ou grand, à la constitution de « bien commun » de la connaissance.
L’on passe d’une logique de la centralisation à une logique de coordination mutuelle.
Le numérique et les réseaux fabriquent une économie de contributeurs qui
travaillent pair à pair.
Le cadre de la création de valeur n’est alors plus l’apanage des seules entreprises,
l’usager du numérique et de ses réseaux, en produisant des données et des interac
tions, crée de la valeur. Ainsi dans le quodien la frontière entre consommateur
et producteur s’estompe dans un contexte de fortes tensions car l’usager non seulement
n’est pas ou est mal rétribué pour son travail, mais en plus il doit souvent
sous payer les services qu’il contribue à enrichir. Le consommateur-producteur
devient un contributeur qui génère du bien commun numérique.
Yan Le Pollotec